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COMMUNIQUÉ : La loi sur l’air doit être appliquée

Ces deux dernières semaines, Nouméa a connu 10 épisodes de pollution importants avec des dépassements des seuils au dioxyde de soufre et aux poussières fines (PM10). 

Le dernier en date a pris fin hier à 20h et a duré pas moins de 27 heures dont 6h pendant lesquelles Montravel a été placé en alerte rouge. De nombreuses personnes (particuliers et professionnels) se trouvant à proximité du site industriel de Doniambo et qui souffraient de symptômes tels que gênes respiratoires, irritations des yeux … se sont plaintes auprès de Scal’Air. 

A chaque fois, ces épisodes de pollution se produisent par vent d’Ouest.  

Alors que les conditions dans lesquelles ces pics de pollution surviennent sont connues, pourquoi la SLN ne les anticipe t-elle pas ? 

D’autant que, rappelons-le, la pollution de l’air est la 3ème cause de mortalité dans le monde. En NC, la DASS a réalisé 2 études épidémiologiques montrant clairement les liens entre des pathologies respiratoires et des épisodes de pollution. Le rapport final se concluant ainsi : « il a été mis en évidence, chez des enfants, la présence de symptômes liés aux variations quotidiennes de SO2[ dioxyde de soufre, émis par les centrales électriques et provoquant des irritations pulmonaires]  pendant la période hivernale, tandis que de légers excès de mortalité et d’hospitalisations pour certaines causes, notamment cardiovasculaires, sont observés dans les quartiers les plus pollués aux PM10 [particules fines d’un diamètre inférieur à 10 microns, cancérogènes, émises par les industries et les véhicules diesel] ».

Dans ce contexte, nous considérons qu’il doit être imposé à la SLN, par modification de son arrêté ICPE, des mesures préventives permettant d’éviter aux Nouméens de subir cette pollution. Il s’agit par exemple de lui imposer l’utilisation d’un fioul à « très très basse teneur en soufre à 0.5 » (TTBTS) dès que des conditions météorologiques de vent d’Ouest sont annoncées. 

Par ailleurs, des mesures d’urgence peuvent être prises quand ces événements surviennent. La ville de Nouméa, comme elle l’indique sur son site internet, peut lors d’épisode de pollution « intervenir rapidement ». « Elle peut par exemple demander que l’industriel à l’origine de la pollution soit mis en demeure de baisser temporairement son niveau de production ». La Province Sud peut elle aussi au travers de son code de l’environnement mettre en demeure l’industriel et exiger la mise en place de mesures préventives promptes à éviter de nouveaux épisodes de pollution et le cas échéant le sanctionner si elles ne sont pas appliquées. A notre connaissance, l’industriel n’a pas été mis en demeure.

Enfin, c’est dans l’objectif de prévenir avec précision les épisodes de pollution et de sanctionner les contrevenants, que la loi sur l’air, dont Nina Julié est à l’origine, a été adoptée le 11 janvier 2017 à l’unanimité des membres du congrès. Mais pour être applicable et produire des résultats, le gouvernement doit prendre tous les arrêtés d’application. Or, force est de constater que ceux-ci, bien qu’étant prêts, ne sont toujours pas adoptés. 

Générations, par courrier envoyé ce jour, demande au président du gouvernement ainsi qu’aux membres du gouvernement en charge de la santé et des questions environnementales, de les inscrire à une séance du gouvernement dans les plus brefs délais. Les Nouméens ont le droit de respirer un air sain.

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