La CCAT nous a forcés à changer de logiciel. Le nouveau modèle devra être basé sur l’égalité, le mérite et le travail.
Ce budget, que je vais adopter faute d’alternative, vient confirmer une réalité amère : la CCAT a anéanti 20 ans de développement, précipitant des milliers de familles dans la souffrance et la détresse.
Mais à la CCAT, à ses responsables et à ceux qui cautionnent leurs actes, je veux dire ceci : vous ne détruirez pas notre détermination. La Nouvelle-Calédonie, c’est aussi chez nous, et nous ne baisserons pas les bras.
Cette détermination, cette force, ce sont les Calédoniens qui nous la donnent. Ce sont les entrepreneurs, les commerçants, les travailleurs qui, malgré tout, refusent d’abandonner. Ceux qui reconstruisent, qui réinventent des entreprises, qui se lèvent tôt pour être sur les marchés ou pour chercher un travail, même quand tout semble jouer contre eux. Ceux qui refusent de laisser la CCAT l’emporter.
Lorsque la Nouvelle-Calédonie se relèvera – et je sais qu’elle le fera –, ce sera grâce à eux, grâce à leur courage, leur ténacité et leur travail.
Mais il faudra tirer les enseignements du 13 mai.
Pendant 30 ans, nous avons œuvré pour le rééquilibrage, car nous pensions sincèrement que c’était le chemin à suivre pour bien vivre ensemble. Nous avons soutenu des dispositifs largement en faveur des provinces Nord et Îles, notamment par la clé de répartition fiscale. Nous avons mobilisé les impôts des entreprises et des travailleurs pour réduire les inégalités avec bienveillance, parfois jusqu’à l’excès, en tombant dans une forme d’assistanat qui a fait oublier la valeur fondamentale du travail.
Mais la CCAT a choisi de détruire ce modèle social, et aujourd’hui, nous n’avons plus les moyens de financer ni le rééquilibrage ni la solidarité dans sa forme actuelle.
Il nous faut donc repenser notre modèle, avec le peu de richesses qu’il nous reste et pour ma part deux principes me semble fondamentaux :
- L’égalité entre tous les Calédoniens : qu’ils vivent dans les Îles, au Nord ou en province Sud. Cela signifie que la répartition des impôts doit devenir équitable, et non plus déséquilibrée comme aujourd’hui, où la province Sud ne reçoit que 50 % des recettes fiscales alors qu’elle abrite 75 % de la population.
- Le travail : car quel que soit le système dans lequel nous vivons – occidental ou tribal, monétaire ou non –, rien ne se construit sans effort. Cela implique de mettre fin à l’assistanat que nous ne pouvons de toute façon plus financer et de recentrer les aides sur celles et ceux qui en ont vraiment besoin.
La CCAT nous a forcés à changer de logiciel. Le nouveau modèle devra être basé sur l’égalité, le mérite et le travail.